Sunday, October 5, 2008

COMMENTAIRES D'ABDU'L-BAHA

. Sache, en vérité, que Dieu a subordonné le visible à l'invisible, car le visible concerne les choses matérielles, tandis que l'invisible saisit le spirituel. Le visible rend témoignage du monde terrestre, tandis que l'invisible participe au monde du Royaume. Le jugement du premier est limité, alors que la vision du second est infinie. La venue au monde spirituel EST la seconde naissance. C'est la direction absolue, l'éternelle existence, les qualités suprêmes, l'acquisition des perfections divines et le progrès dans tous les degrés à travers les dons accordés à l'homme. Cette nouvelle création, cette re-naissance, est l'échelon parmi les étapes des perfections dans l'utilisation des potentiels de l'homme et dans l'aurore de la lumière de Dieu. Puisse cette vie vous être donnée. L'homme, au début de son existence, est un être utérin embryonnaire. C'est pendant cette période utérine qu'il reçoit des dons et des moyens destinés à son existence humaine. Les forces et les pouvoirs nécessaires dans ce monde-ci sont donc attribués en cette période prénatale. En ce monde-ci, il aura besoin d'yeux : il les a reçus potentiellement dans l'autre. Il aura besoin d'oreilles : il les a obtenues depuis l'autre, toutes prêtes à fonctionner dès sa nouvelle vie. Les pouvoirs indispensables en ce monde lui furent conférés dans le monde utérin. Par conséquent, il doit aussi en ce monde terrestre se préparer pour la vie future. Les choses dont il aura besoin dans le monde du Royaume, il doit les obtenir ici-bas. De la même façon qu'il se prépare dans le sein de sa mère en y acquérant les forces qui seront nécessaires dans sa sphère d'existence, de même les forces indispensables à sa vie divine doivent être obtenues potentiellement en ce bas monde. (L'art divin de vivre, 1970, p.21 et p.29 ) 

L'être humain se présente sous trois aspects : le corps, l'âme et l'esprit... Comme l'animal, l'homme possède des facultés sensorielles... A la différence de l'animal, il possède une âme douée de raison : l'intelligence humaine. Cette intelligence est l'intermédiaire entre son corps et son esprit. Si l'homme accepte que l'esprit, à travers son âme, éclaire son entendement, il peut alors contenir toute la création... Illuminé par l'esprit, à travers l'âme, la brillante intelligence de l'homme fait de lui la couronne même de la création. Si l'homme n'ouvre pas son coeur et sa raison à la bénédiction de l'esprit et s'il tourne son âme vers la matière et le côté physique de sa nature, il déchoit de son rang élevé et devient inférieur aux créatures du règne animal...Si, au contraire, le caractère spirituel de l'âme a été fortifié au point de maîtriser le côté physique de l'homme, celui-ci peut s'approcher du divin... Il rayonne la grâce de Dieu, stimule le progrès spirituel de l'humanité car il devient un phare éclairant le chemin. (Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.82 et 83 ) Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris 

 L'homme n'est pas homme par son corps mais par son âme. L'homme, l'homme véritable, est une âme et non un corps ; bien que - physiquement - il appartienne au règne animal, son âme l'élève au-dessus du reste de la création. Voyez comme la lumière solaire éclaire le monde physique ; de même la lumière divine projette ses rayons sur le royaume de l'âme. C'est l'âme qui fait de l'homme une entité céleste. (Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.73 ) Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris 4. Les facultés mentales appartiennent à l'âme, de même que le rayonnement lumineux est la propriété essentielle du soleil. Les rayons du soleil se renouvellent mais le soleil reste toujours le même et ne change pas. L'intelligence humaine se développe et s'affaiblit, elle peut même parfois faire complètement défaut, alors que l'âme est immuable. La manifestation de l'intelligence dépend de la santé du corps. Une intelligence saine ne peut se manifester que dans un corps sain, alors que l'âme n'est pas conditionnée par le corps. C'est par le pouvoir de l'âme que l'intelligence comprend, conçoit et exerce son influence. Tandis que l'âme est une force indépendante. C'est par le concret que l'intelligence conçoit l'abstrait, mais l'âme a des manifestations illimitées qui lui sont propres. L 'intelligence humaine a ses bornes, mais l'âme est sans limites. C'est à travers les cinq sens que l'intelligence saisit, tandis que l'âme n 'à besoin d'aucun intermédiaire. L'intelligence ne peut rien concevoir si les sens ne fonctionnent plus, alors que l'âme est toujours en pleine force. L'âme en mouvement est toujours aussi active aussi bien dans le sommeil qu'en état de veille. Il nous arrive de découvrir la solution d'un problème complexe pendant un rêve, alors que nous en étions incapable à l'état de veille. Malgré la défaillance de la raison, l'âme continue d'exister. (Lettre d'Abdu'l-Bahà au Professeur A. Forel, 1974, p.78 ) Lettre d'Abdu'l-Baha au Pr. A. Forel 5. 

Dans la nature, le repos absolu n'existe pas. Tout progresse ou perd du terrain ; tout avance ou recule ; rien n'est stationnaire. De sa naissance à sa maturité, l'homme progresse physiquement. Puis, à la fleur de l'âge, il commence à décliner ; sa force et ses capacités physiques diminuent peu à peu jusqu'à l'heure de sa mort...Tout ce qui est matériel progresse jusqu'à un certain point, puis commence à décliner. Telle est la loi qui gouverne toute la création physique... Mais pour l'âme humaine il n'est pas de déclin. Son seul mouvement s'effectue vers la perfection. Le développement et le progrès sont les seuls mouvements de l'âme. La perfection divine étant infinie, le progrès de l'âme est également infini. Dès la naissance d'un être humain, l'âme progresse, l'intelligence se développe et sa connaissance augmente. A la mort du corps, l'âme continue à vivre. Les différents degrés qui existent dans les êtres appartenant à la création physique sont soumis à des limites, mais l'âme n'a pas de limites. Dans le monde de l'esprit, il n'est pas de retour en arrière... le recul est impossible, tout mouvement allant obligatoirement vers l'état de perfection... Toute la création est périssable ; la matière est composée d'atomes ; quand ces atomes commencent à se séparer, c'est le début de la décomposition qui conduit à ce que nous appelons la mort. Cette combinaison d'atomes qui constitue le corps - ou principe mortel - de tout être créé est temporaire. Quand disparaît la force d'attraction qui maintient ces atomes ensemble, le corps comme tel cesse d'exister. ( causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.76 et 77 ) Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris 6.

 Pour l'âme, il en va différemment. L'âme n'est pas une combinaison d'éléments; elle n'est pas composée d'une multitude d'atomes, mais d'une substance unique et indivisible ; c'est pourquoi elle est éternelle. Elle est d'un tout autre rang que les créatures du monde physique : elle est immortelle. La science a démontré qu'un corps simple, - simple voulant dire non-composé - est indestructible, éternel. L'âme n'étant pas composée de plusieurs éléments joue le rôle d'un corps simple et, par conséquent, ne peut cesser d'exister. Formée de cette substance une et indivisible, elle ne peut subir ni désintégration ni destruction ; aussi n'y a-t-il aucune raison pour qu'elle meure. Tout ce qui vit manifeste des signes de son existence ; il s'ensuit que ces signes ne pourraient d'eux-mêmes exister si ce qu'ils manifestent ou ce qu'ils prouvent n'existait pas. Ce qui n'existe pas ne peut, bien entendu, manifester aucun signe. Les innombrables signes d'existence de l'esprit sont pour toujours devant nos yeux. (Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.78 ) Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris 7.

 La croyance à l'immortalité de l'âme existe dans toutes les religions. On intercède en faveur des morts bien-aimés, on prie pour leur évolution et pour la rémission de leurs péchés. Si l'âme mourait avec le corps, tout ceci n'aurait aucune signification. (Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.78 ) Les causeries d'Abdu'l-Baha à Paris 8. A un ami qui lui demandait comment il fallait regarder la mort, 'Abdù-l-Bahà répondit : " Comment doit-on voir approcher le but de tout voyage ? N'est-ce pas avec espoir et confiance ? Eh bien, il en va de même pour ce voyage terrestre. Dans l'autre monde, l'homme se retrouvera libéré de la plupart des incapacités qui le diminuent actuellement ; ceux qui sont passés par la mort ont un monde à eux, mais ce monde n'est pas éloigné du nôtre. Leur tâche dans le Royaume est la nôtre, mais elle est sanctifiée de ce que nous appelons ici temps et espace. Ici, notre temps est fonction du soleil, mais s'il n'y avait plus ses levers et ses couchers, cette espèce de temps n'existerait plus pour l'homme. Ceux qui sont montés là-haut ont des attributs différents de ceux qui sont encore sur la terre, mais en fait il n'y a pas de réelle séparation. Dans la prière, Il y a interpénétration d'états, mélange des conditions. Priez donc pour eux, ils prient pour vous. " (L'art divin de vivre, 1970, p.215 ) L'art divin de vivre 9. 

O vous deux, âmes patientes ! J'ai bien reçu votre lettre. La mort de ce jeune homme bien-aimé et sa séparation de vous ont suscité le chagrin le plus cruel... L'inscrutable sagesse de Dieu est à la base de tels événements douloureux. C'est comme si un jardinier bienveillant transférait un jeune et tendre arbrisseau d'un lieu confiné à une vaste zone aérée. Or ce transfert n'est pas la cause du dépérissement, de l'amoindrissement ou de la destruction de cet arbrisseau ; non, il lui permet au contraire de croître et de prospérer, d'acquérir sa fraîcheur et sa délicatesse, de verdir et de porter des fruits. Ce fait caché est bien connu du jardinier, mais les êtres qui n'ont pas conscience de ce bienfait supposent que le jardinier, dans la colère, a déraciné l'arbrisseau. Cependant, pour ceux qui sont au courant, ce fait dissimulé est manifeste et ce décret prédestiné est considéré comme une générosité. C'est pourquoi ne soyez pas tristes et inconsolables. (Sélection des écrits d'Abdu'l-Bahà, 1983, N°169, p.197 ) Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha 10.

Tu me trouveras dans le ciel du Seigneur, plongé dans un océan de lumière "


 O toi, bien-aimée servante de Dieu ! Bien que la perte d'un fils nous brise le coeur et excède les limites de l'endurance humaine, pourtant celle qui sait et comprend est assurée que son fils n'a pas été perdu, mais plutôt qu'il est passé de ce monde dans un autre et qu'elle le retrouvera dans le royaume divin. Cette réunion durera à jamais tandis qu'en ce bas monde, la séparation est inévitable, apportant avec elle une douleur cruelle. Dieu soit loué, tu as la foi, tu tournes ton visage vers le royaume éternel et tu crois en l'existence d'un monde céleste. Ainsi ne sois pas inconsolable, ne languis pas, ne soupire pas, ne gémis pas et ne pleure pas, car l'agitation et le deuil affectent profondément son âme dans le royaume divin. Cet enfant bien-aimé s'adresse à toi du monde caché : " O toi, mère de bonté, remercie la divine providence de m 'avoir libéré d'une cage réduite et obscure et de m 'avoir permis, comme les oiseaux des prairies, de m 'envoler vers le monde divin - un monde vaste, illuminé, toujours gai et jubilant. Donc, ne te lamente pas, ô mère, et ne t'afflige pas ; je ne suis pas parmi les disparus ; je n 'ai été ni effacé ni détruit. J'ai quitté ma forme mortelle et levé ma bannière en ce monde spirituel. A cette séparation succède une compagnie éternelle. Tu me trouveras dans le ciel du Seigneur, plongé dans un océan de lumière ".
 (Sélection des écrits d'Abdu'l-Bahà, 1983, N°171, p.198 ) Sélection des écrits d'Abdu'l-Baha 11.

 Comme l'esprit de l'homme, après avoir dépouillé cette forme matérielle, a une vie éternelle et que, naturellement, une chose existante est aussi capable de progrès, donc l'homme après sa mort, peut espérer le progrès, le pardon, la faveur, la bienfaisance, la grâce, puisque l'existence est capable de progrès... Il est même possible que ceux qui sont morts dans le péché et l'impiété changent de condition et qu'ils deviennent l'objet de la rémission. Cela est le fait de la bonté divine - non de la justice - car la bonté donne sans tenir compte du mérite, au contraire de la justice. Et comme nous avons ici-bas le pouvoir de prier pour ces âmes, de même dans l'autre monde - qui est le Royaume de Dieu - nous posséderons ce même pouvoir. Est-ce que, dans l'autre monde, tous les être ne sont pas des créatures de Dieu ? Donc, dans l'autre monde aussi ils peuvent progresser. De même que, dans ce monde, par leurs supplications, ils peuvent obtenir des lumières, de même dans l'autre ils peuvent demander la rémission. Ainsi, comme les individus peuvent dans ce monde, soit à l'aide des supplications et de l'humilité, soit à l'aide des prières des êtres pieux, parvenir au progrès, de même aussi après la mort, par leurs propres prières et leurs supplications, ils peuvent progresser, et surtout lorsque ceux qui intercèdent pour eux sont les saintes Manifestations de Dieu. (Les leçons de saint jean d'Acre, 1982, LXII, pp.236-237 ) Les leçons de Saint-Jean d'Acre

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